Jules Ferry

Jules Ferry compte parmi les personnalités politiques françaises les plus influentes de la fin du XIXe siècle. Homme d'État, réformateur de l'éducation et fervent défenseur de l'expansion coloniale, son héritage reste profondément ancré dans l'histoire et les institutions françaises. Zoom sur Jules Ferry et ses réalisations !

HISTOIRELAÏCITÉ

4/28/20252 min read

Jules Ferry : qui est-ce au juste ?

Né le 5 avril 1832 à Saint-Dié-des-Vosges, Jules François Camille Ferry grandit dans une famille bourgeoise. Après des études de droit à Paris, il s'oriente vers le journalisme d'opposition sous le Second Empire. Sa critique des réformes urbaines du baron Haussmann lui vaut une première notoriété.

Sa carrière politique commence en 1869 lorsqu’il est élu député de Paris. En 1870, après la chute du Second Empire, dont il était opposant, il devient brièvement maire de Paris où sa gestion des restrictions alimentaires pendant le siège prussien lui vaut le surnom peu flatteur de “Ferry la famine”.

Au cours de sa carrière, il occupera plusieurs postes ministériels d'importance, dont celui de ministre de l'Instruction publique (1879-1881 et 1882-1883) et de président du Conseil (équivalent de Premier ministre) à deux reprises (1880-1881 et 1883-1885).

L'œuvre majeure de Ferry : les réformes éducatives

Entre 1879 et 1886, le père de l'école républicaine fait voter une série de lois fondamentales qui transforment radicalement l'enseignement français :

  • La loi du 9 août 1879, imposant la création d'écoles normales d'institutrices dans chaque département,

  • La loi du 27 février 1880, excluant les personnalités étrangères à l'enseignement, et notamment les représentants de l’Église du Conseil supérieur de l'instruction publique,

  • La loi du 16 juin 1881, établissant la gratuité absolue de l'enseignement primaire dans les écoles publiques,

  • La loi du 28 mars 1882, instaurant l'école primaire gratuite, laïque et obligatoire pour tous les enfants de 6 à 13 ans,

  • La loi du 30 octobre 1886, dite loi Goblet, laïcisant le personnel enseignant des écoles publiques.

Ces lois ont particulièrement favorisé la scolarisation des filles et des enfants des campagnes, contraignant les parents à les envoyer à l'école plutôt qu'aux travaux domestiques ou agricoles.

La politique coloniale de Jules Ferry

Sous son impulsion, la France étend considérablement son empire colonial en Afrique et en Asie, notamment :

  • En Tunisie, avec l'établissement d'un protectorat en 1881,

  • Au Congo, avec l'exploration et les traités signés par Pierre Savorgnan de Brazza,

  • En Indochine, avec la conquête du Tonkin (nord du Vietnam actuel), d’où son surnom de “Ferry le Tonkinois”,

  • À Madagascar, avec les premières interventions militaires.

Cette politique coloniale lui vaut l'opposition farouche de certains contemporains, notamment Georges Clemenceau qui l'accuse de négliger “la ligne bleue des Vosges” (la frontière avec l'Allemagne) au profit d'aventures lointaines. C'est la crise du Tonkin qui provoque sa chute politique en 1885.

Dans ses discours justifiant la colonisation, Ferry développe des théories sur la “mission civilisatrice” de la France et la hiérarchie des races, reflet d'une pensée aujourd'hui critiquée pour son ethnocentrisme.

L'héritage et la postérité de Jules Ferry

Après un retour politique au Sénat en 1891, Ferry meurt le 17 mars 1893 d'une crise cardiaque. Plus d'un siècle après sa disparition, son héritage demeure omniprésent dans la société française :

  • Le triptyque “école gratuite, laïque et obligatoire” constitue toujours le socle du système éducatif français,

  • Sa conception de la laïcité a préfiguré la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905,

  • Des milliers d'établissements scolaires portent son nom à travers la France,

  • Sa vision coloniale, bien que contestée aujourd'hui, reste essentielle pour comprendre les relations complexes entre la France et ses anciennes colonies.


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