La liberté

Parlons de la liberté. Cette valeur est présente dans la devise française et un des piliers de la société française, une valeur qui ne date pas d’hier et qui reste toujours fragile.

De quelles libertés parle-t-on ?

Voici quelques exemples de libertés expliquées :

• la liberté de pensée : on peut avoir ses propres opinions ;

• la liberté de croyance : on peut choisir de croire, d’avoir une religion ;

• la liberté de s’exprimer : on est libre de parler, de communiquer.

• la liberté de se réunir : un groupe de personnes peut se retrouver dans un même lieu de manière pacifique et sans armes (pour manifester par exemple).

Autrement dit, les libertés dites fondamentales sont garanties par la République.

Selon la Déclaration de 1789, l’exercice des "droits naturels de chaque homme" n’a de "bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits" (art. 4), qui "ne peuvent être déterminées que par la Loi ».

Depuis quand parle-t-on de liberté en France ?

Un peu d’histoire !

On remonte à la Révolution française et à l’année 1789. La Révolution abolit les privilèges, on proclame des droits fondamentaux et le concept de citoyenneté commence à apparaître. Tout ça marque le début d’un autre concept celui de liberté à la française.

Avec la Révolution, la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen est écrite, c’est un document révolutionnaire qui marque le début d’une nouvelle ère post-Ancien Régime. La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen est le texte fondateur de la République française. En effet, elle garantit l’égalité et la liberté pour tous mais aussi pour les hommes comme pour les femmes.

Cependant, la République est fragile. Après deux empires de 1804 à 1848 puis de 1853 à 1870, la République se stabilise à partir de 1875 et peut enfin s’affirmer.

Six ans plus tard, la loi du 29 juillet 1881 garantissant la liberté de la presse est promulguée. La presse française devient donc indépendante du Gouvernement, l’imprimerie et la rédaction sont libres.

Autre liberté acquise : celle de l’éducation. Dans les années 1880, l’école primaire devient obligatoire et l’école publique devient gratuite et laïque.

Comment s’applique la liberté dans la vie quotidienne ?

Tout d’abord, un premier exemple de liberté est celui lié à la religion. En effet, la loi sur la laïcité en 1905 vient garantir la liberté de conscience. L’administration publique et les institutions religieuses ne sont plus liées. De plus, aucune religion n’est mise en avant par l’État.

D’ailleurs, cette liberté de conscience est exprimée dans l’article 10 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen :

Art. 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.

Comme dit un peu plus tôt, la liberté de conscience est aussi garantie. En effet, chacun est libre de pratiquer sa foi, de choisir d’en avoir une ou non. La pratique religieuse doit se faire en harmonie avec les autres et dans le respect des croyances de chacun.

Concernant la politique, là encore le concept de liberté est important. Le droit de vote est universel. Bien que celui-ci ait évolué avec le temps, il reste un droit fondamental mais aussi un devoir. Le droit de vote a évolué de différentes manières : en ouvrant le droit de vote aux femmes en 1944, en abaissant l’âge de la majorité à 18 ans en 1974, ainsi qu’en mettant en place le suffrage universel direct (élection du président par le peuple) en 1962.

La liberté de choisir un candidat ou un parti permet une diversité politique.

À propos de l’éducation, la liberté est là encore fondamentale. En permettant l’accès à l’école publique gratuitement, chaque enfant peut se former et donc devenir un être capable de penser par lui-même en obtenant les connaissances nécessaires à sa propre réflexion personnelle.

Est-ce qu’il y a une limite à la liberté ?

La liberté est donc un droit fondamental, conceptualisé, protégé et présent dans la vie quotidienne. Cependant, est-ce qu’on peut dire tout ce qu’on veut en public ?

Si le principe de liberté n’est pas remis en question, la liberté doit se faire en respectant les autres. Il y a un adage qui dit « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ».

Citons aussi le philosophe Rousseau (1712-1778) qui a écrit dans ses Lettres écrites à la montagne (1763) :

On a beau vouloir confondre l’indépendance et la liberté, ces deux choses sont si différentes que même elles s’excluent mutuellement. Quand chacun fait ce qu’il lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d’autres, et cela ne s’appelle pas un état libre. La liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à n’être pas soumis à celle d’autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d’autrui à la nôtre.

Ajoutons qu’en France, il est interdit de diffuser des injures, des propos diffamatoires, inciter à la haine, faire l’apologie de crimes contre l’humanité ou encore l’apologie du terrorisme. Aussi, le harcèlement (scolaire, sexuel, en ligne, …) est un délit puni par la loi.

Les enjeux de la liberté

La France contemporaine revoit son concept de liberté sans cesse remis en question. Les tensions au sein de la société défient cette notion de liberté.

En effet, dernièrement, une professeure en collège a connu une situation délicate avec certains élèves suite à la présentation d’un tableau italien de la Renaissance montrant le corps de femmes nues. Ces élèves se sont sentis gênés et choqués. Autre fait, Samuel Paty (professeur d’histoire-géographie) avait présenté des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves et cela lui a coûté la vie.

Dans un contexte scolaire, d’ouverture culturelle, de pédagogie, d’enseignement laïc, de liberté d’expression, notre principe de liberté est remis en cause.

La France fait face à de nombreux défis pour préserver sa liberté.

Et pour vous, que signifie la liberté ?